Jeux vidéo : l'upscaling s'invite sur les smartphones
Longtemps resté cantonné dans l'univers des jeux vidéo sur PC, l'upscalling s'apprête à faire ses premiers pas sur les smartphones. Cette perspective pleine de promesses est l'œuvre d'ARM, qui entend par là concurrencer Qualcomm. Expérience de jeu plus fluide, gain de performances…, on vous dit tout sur les apports potentiels de cette technologie.
Upscaling : de quoi est-il question ?
L'upscalling est une technologie de mise à l'échelle qui permet d'augmenter la résolution d'une image. Ce traitement numérique se fait grâce à une multiplication des pixels effectuée par un algorithme. On recrée ainsi des nuances de couleurs plus fines que celles du média d'origine. Par ce moyen, un DVD Blu-ray peut passer à une définition 4K, offrant de ce fait une meilleure résolution d'image.
Dans l'univers du gaming, l'upscaling est très utile pour afficher en haute définition les jeux qui exigent beaucoup de ressources. Bien souvent, les joueurs sont confrontés à un dilemme : celui de choisir ou la fluidité ou la qualité d'image. L'upscaling leur permet de concilier les deux dans une certaine mesure.
Accuracy Super Resolution : la formule d'ARM
Les grands concepteurs de cartes graphiques emploient des technologies propriétaires pour l'upscaling : DLSS pour NVIDIA et FSR pour AMD. À leur suite, AMD élabore sa propre formule : l'Accuracy Super Resolution (ASR). Outre cette technologie, AMD a optimisé ses CPU et ses GPU pour les puces 3 nm. Les smartphones équipés de ces puces seront ainsi plus efficients et plus performants. L'architecture ARM étant présente sur de nombreux smartphones gaming, cette révolution a des chances de toucher un large public.
ASR, un concurrent au QSR de Qualcomm
Le géant avec lequel ARM désire rivaliser en visant le segment mobile est Qualcomm, qui équipe de nombreux smartphones. Et pour cette tâche, ARM mise plutôt sur la simplicité. L'ASR se fonde sur une technologie open-source d'AMD, la FSR2 (FidelityFX Super Resolution 2). Cette dernière se passe de machine learning et d'IA pour ses besognes, caractéristique dont a hérité l'ASR.
On pourrait voir cette caractéristique comme un point faible, surtout à cette heure où l'IA a le vent en poupe. Mais il ne s'agirait là que d'une considération préliminaire et limitante. Ces absences constituent, au contraire, des qualités. Si ARM avait tablé sur l'IA et le machine learning, l'ASR aurait été circonscrit à des mobiles haut de gamme. Son pari est gagnant en ceci que sa technologie peut équiper un plus large éventail de smartphones.
Les premiers tests sont assez prometteurs. L'ASR, contrairement aux technologies précédentes, ne se base pas sur une seule image pour l'upscaling. Elle accroît la définition en exploitant plusieurs clichés successifs, facilitant ainsi la tâche aux processeurs graphiques les moins performants. On a noté une potentielle amélioration des performances de jeu de l'ordre de 40 % à 50 %... De quoi mettre à l'amende Qualcomm. De plus, l'ASR optimiserait la consommation électrique en rendant les mobiles 20 % à 30 % fois moins énergivores. ARM relève donc honorablement le défi.
Une offre pas disponible pour tous
L'ASR a la capacité d'équiper un très grand nombre de téléphones. Cependant, il ne sera pas disponible pour tous. La catégorie de smartphones qui ne bénéficiera pas de l'ASR est celle des mobiles dotés du SoC Snapdragon de Qualcomm. Cela ne surprendra personne puisque ces téléphones ont déjà le GSR. Les grands gagnants de la révolution ASR seront donc les mobiles équipés du processeur Dimensity de MediaTek. Par ailleurs, Samsung envisagerait d'intégrer à son prochain fleuron une puce conçue par MediaTek. Il est, par conséquent, probable que le Galaxy S25 compte parmi les mobiles bénéficiaires de l'upscaling d'ARM.